La vie étudiante s’avère souvent onéreuse. Les jeunes et leurs proches n’ont pas toujours l’épargne nécessaire, ni les revenus suffisants pour y faire face. Dans ce cas, le prêt étudiant s’avère incontournable.
Quelles démarches nécessite-t-il ? Faut-il obligatoirement une caution parentale ? L’usage du crédit est-il contrôlé ?
Certains étudiants vont bientôt finaliser le choix de leur école ou de leur université pour la rentrée de septembre 2019.
Pour les jeunes et leurs proches, le basculement dans l’enseignement supérieur s’accompagne bien souvent de nouvelles dépenses, qui ne sont pas toujours anticipées ou ne peuvent l’être.
Entre les frais d’inscriptions, la location d’un logement, le transport ou encore les dépenses du quotidien, la facture s’alourdit rapidement.
En 2018, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) estime ainsi à 838 euros par mois le coût moyen de la vie estudiantine, une fois déduites les aides reçues (bourses et aide au logement notamment). Un chiffre, en hausse de 1,3% par rapport à la rentrée 2017, qui ne prend pas en compte les frais d’inscription dans l’enseignement supérieur.
Ceux-ci variant de quelques centaines d’euros à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon le cursus choisi et le pays dans lequel l’étudiant poursuit sa scolarité.
Dans ce contexte, les jeunes sont nombreux à pousser la porte de leur banque pour faire une demande de prêt : plus de 4 jeunes sur 10 empruntent un montant moyen de 10 000 euros, selon le baromètre Carac consacré à l’entraide familiale.
Enjeu de fidélisation oblige, les banques accueillent en principe cette clientèle à bras ouverts. Peu rentables dans un premier temps, les étudiants d’aujourd’hui seront en effet ceux qui, demain, solliciteront un crédit immobilier ou placeront leur épargne.
Un crédit de trésorerie sans obligation de revenus
De fait, les établissements bancaires ne rechignent pas à octroyer des emprunts de plusieurs dizaines de milliers d’euros, à des conditions très favorables.
Toutefois, les banques se protègent du risque de non-remboursement en demandant une caution parentale. C’est-à-dire que les parents s’engagent à rembourser à la place de leur enfant si celui-ci ne parvient pas à faire face aux échéances. En théorie, le rôle du garant peut aussi être assumé par un autre proche (frère, sœur, oncle et tante...) si la banque l'accepte.
En outre, les taux proposés à la clientèle estudiantine paraissent aussi très favorables au regard du type de prêt. Le prêt étudiant est en effet un crédit non affecté, qui ne nécessite donc pas de justifier l’usage des fonds. Le jeune peut se servir de cet argent comme bon lui semble : payer son inscription à l’université, acheter une voiture, un ordinateur ou encore financer la location d’un logement.
D'habitude, les banques réservent plutôt leurs meilleures offres aux emprunteurs prouvant que le prêt servira à un projet précis et défini, comme l’achat d’un véhicule ou la réalisation de travaux.
Les conditions d’éligibilité des prêts étudiants
Pour obtenir un prêt étudiant, le jeune adulte doit remplir quelques conditions. En toute logique, il doit avoir le statut d’étudiant ! C'est-à-dire être inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur, quel qu’il soit : grandes écoles, BTS, IUT, universités. D'ailleurs les banques demanderont à l'étudiant des pièces attestant de son inscription : photocopie de la carte d’étudiant ou certificat de scolarité.
Autre contrainte, le candidat à l’emprunt doit être majeur. Néanmoins, certaines banques, comme le Crédit Agricole, étendent l’accessibilité aux mineurs âgés d’au moins 16 ans.
De plus, bien qu’il n’y ait pas d’âge pour débuter ou reprendre des études, les établissements de crédit réservent généralement le prêt étudiant aux moins de 30 ans. En principe, passés 27 ou 28 ans, il est quasi impossible de souscrire ce type de prêt.
Si les banques aiment les étudiants, elles peuvent toutefois se montrer regardantes sur le choix du cursus et de l’établissement. Certaines cantonnent ainsi les financements aux élèves inscrits dans des structures reconnues par l’Education Nationale. De même, les étudiants de grandes écoles ou de filiales sélectives bénéficient souvent de conditions d’emprunt plus avantageuses.
Si ce n'est pas une condition à part entière, la banque peut également inciter l'étudiant à ouvrir un compte en complément de son prêt. Dans ce cas, il faut aussi tenir compte des éventuels frais bancaires associés.
La garantie de l’Etat pour les dossiers moins faciles
Les étudiants, âgés de moins de 28 ans, ne bénéficiant pas d’une caution solide ou s’étant déjà vu refuser un financement, peuvent se tourner vers le prêt étudiant garanti par l’Etat (anciennement Oseo).
Sa particularité : en cas de défaut, c’est la Banque publique d’investissement (Bpifrance) qui prend en charge les échéances restantes à hauteur de 70%.
Petit bémol, alors que dans le cadre d’un prêt étudiant non aidé, le montant emprunté peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, le prêt étudiant garanti par l’Etat est plafonné à 15 000 euros.
La possibilité de différer le remboursement
La durée de remboursement du prêt étudiant varie selon les banques et la situation financière des étudiants et de leur famille. Dans les faits, les banques permettent d’échelonner les échéances de 1 à 10 ans.
Cela varie en fonction des enseignes mais aussi du mode de souscription (en ligne ou en agence).
Pour rassurer les jeunes et leurs parents, les banques mettent volontiers en avant le différé de remboursement. Il est censé permettre à l’étudiant de commencer à rembourser son prêt après avoir terminé ses études (et décroché un premier emploi). En pratique, deux solutions sont possibles. Le différé total, premièrement, consiste à reporter l’intégralité des échéances.
Le différé partiel permet, lui, de ne rembourser au début que les intérêts du crédit, le capital restant à la charge de l’emprunteur une fois son diplôme obtenu. Ce deuxième différé parait séduisant. Toutefois, si possible, il vaut mieux opter pour le report partiel des échéances, moins coûteux en intérêts.
Le déblocage progressif des fonds est la seconde option souvent proposée par les banques. Il permet de virer périodiquement une partie des fonds empruntés sur le compte du jeune.
Objectif : faciliter la gestion de son budget et agir comme un garde-fou. Côté frais, le décaissement fractionné du prêt peut être payant, sans toutefois représenter un surcoût prohibitif.
Le cas des étudiants étrangers
Les étudiants étrangers sont soumis aux mêmes conditions que les étudiants Français, excepté pour la garantie de l'état. Ils devront avoir un parent garant (père, mère, oncle, frère ou soeur) vivant en France, depuis plusieurs années.
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source : CBANQUE